La Butte
Au cours de la bataille de Vauquois, environ 14000 soldats ont perdu la vie.
Il a été recensé 519 explosions (199 Allemandes, 320 Françaises). Les mines sont placées de plus en plus profond, les charges sont donc de plus en plus importantes.
La butte de Vauquois est une gigantesque termitière : 17 km de galeries, 184 pièces constituant le casernement allemand. Environ 5 km de galeries et quelques postes de commandement sont creusés du côté français.
L’Allemagne déclare la guerre à la France. La III armée défend le front Saint-Mihiel, Verdun, Dun-sur-Meuse, Grandpré. Le général SARRAIL qui la commande établit une ligne Buzancy, Halles: Les habitants de Vauquois pensent leur butte sauvée… La guerre éclate autour de Vauquois. La butte est d’un grand intérêt stratégique pour l’observation, aussi bien pour les Allemands que pour les Français. Évacuation des 168 habitants. Les soldats Allemands du Kronprinz s’établissent sur une ligne Apremont, Montfaucon, Gercourt. La 9ème DI prend position à Vauquois. L’artillerie allemande canonne la butte. Les bataillons français se replient, les Allemands occupent la butte. Les pertes s’élèvent à 50 tués et 150 blessés. Le même jour, Saint-Mihiel tombe. Verdun est en péril. Mais les français contiennent l’adversaire, la 1ère bataille de Verdun est gagnée. Les assaillants s’arrêtent à la hauteur de la ligne Boureuilles, Vauquois, rives de la Buanthe. De nombreuses contre-attaques sont menées à la baïonnette et permettent de pousser les lignes françaises aux abords sud de la butte. Tour à tour, la butte est perdue puis récupérée par chacun des camps au prix de sacrifices humains inouïs. Des vagues d’attaques successives accompagnées par l’artillerie finissent par épuiser la farouche résistance allemande. 3.000 tués ou disparus pour l’attaque du 28 février au 4 mars 1915. La position française est stabilisée dans la moitié sud du village. La guerre de position s’est installée. Seulement quelques mètres séparent les 1ère lignes. Le village est en ruine. Les pionniers et les sapeurs s’enterrent et creusent des kilomètres de galeries d’où partent des rameaux de combats permettant d’infiltrer le réseau ennemi pour lui infliger le plus de pertes possibles à coups de tonnes d’explosif. C’est le début de la guerre des mines. 16h10. Explosion de la plus grosse charge posée à Vauquois. Une mine allemande estimée à 60 tonnes de Westfalit fait 108 victimes, bouleversant tout l’extrême ouest de la butte. La puissance et le nombre des explosions souterraines atteint son paroxysme. D’énormes tonnages de Westfalit, Perdit et poudre noire sont utilisés. Les travaux de construction de galeries s’arrêtent, des deux côtés. Dorénavant, seuls des travaux d’entretien seront effectués. Une mine allemande explose à Vauquois. Ce sera la dernière. La dernière mine française a explosé le 21 mars de la même année. Le front de Vauquois est devenu secondaire, le plus gros des troupes est sur le départ. Les Allemands préparent de quoi faire sauter l’intégralité de la butte en creusant 3 fourneaux à – 100 mètres. La butte ayant perdu de son importance stratégique, le chargement en explosif ne sera pas effectué. De leur côté, les français comblent les galeries en faisant alterner barbelés et sacs à terre. La butte est libérée par les soldats américains en quelques heures. Là où se trouvait un petit village meusien de 168 habitants, il ne subsiste qu’un terrifiant réseau d’entonnoirs géants…
Aout 1914
3 septembre 1914
15 septembre 1914
24 septembre 1914
Octobre 1914 – Février 1915
17 février – 4 mars 1915
Mi-Mars 1915
14 mai 1916
Aout 1916
Fin 1917
9 avril 1918
Juin – Juillet 1918
26 septembre 1918
D’autres hauts-lieux de 1914-1918 ont connu la guerre des mines : les Eparges, la Forêt d’Argonne, les Hauts de Champagne, la butte 108 à Berry-au-Bac, la crête de Vimy, etc. Mais Vauquois est le seul à conjuguer :
- • L’écrasement d’un village et le prolongement des combats sous la colline qui le portait
- • L’intégration d’une immense cité souterraine avec ses quartiers aux affectations diverses : casernement, sanitaires, dépôts, centrales électriques et air comprimé, poste de commandement et de communication…
- • L’application de systèmes différents dans la conduite de la guerre de position et de mines, amenant chaque camp à des développements successifs pour détruire les installations de l’adversaire, devancer ou contrarier ses projets, sans envisager la moindre perspective d’une percée par l’attaque d’infanterie.
Les 82ème, 331ème, 46ème, 113ème, 131ème, 31ème, 76ème, 89ème, 313ème, 358ème, 370ème RI, 42ème RIC et les 138ème et 139ème R.I.U.S. sont les principaux régiments qui se sont illustrés sur la butte.